Comment s’annonce l’année 2024 en tourisme d’affaires pour la région des Laurentides dont au moins trois de ses destinations se hissent parmi le top 10 des adresses chouchous des organisateurs (source : Les Affaires)? Quelles sont les tendances auxquelles doivent s’attendre les fournisseurs de salles et de services qui gravitent au sein de cette industrie? Nous avons posé la question à quelques-uns de nos membres.
« La folie des réservations que nous avons vécue en 2002 et 2023 risque de ne pas être au rendez-vous en 2024 », observe Marie-Anne Pilon, déléguée commerciale au Manoir Saint-Sauveur. Les associations, tout comme les entreprises, ont réussi à rattraper leur calendrier d’activités. « Par conséquent, on ressent de moins en moins cette compétition entre les organisations pour obtenir des dates au sein du calendrier », signale-t-elle.
Par contre, la clientèle, particulièrement les petits groupes d’une trentaine de personnes et moins, continue de réserver ses dates à la dernière minute, moins de trois mois avant son événement, note Marie-Anne Pilon. On ajoute à cela, le facteur « magasinage de prix ». Plutôt timide au cours des deux dernières années, il reprend du galon. « La sensibilité du client envers les prix tend à reprendre la place qu’elle occupait au sein des négociations juste avant la pandémie », constate la déléguée commerciale. Le défi, dit-elle, est d’autant plus grand pour son équipe puisque la clientèle affaires, qu’elle se déplace en petit, moyen ou grand groupe, souhaite, elle aussi, vivre une expérience bonifiée de petits extras qui feront la différence.
Au Grand Lodge Mont-Tremblant, le facteur « dernière minute » peut aller jusqu’à quelques jours avant la réservation, soutient Danièle Bouchard, directrice des ventes et marketing de l’établissement. « C’est loin d’être un idéal, il faut être prêt à tout. Néanmoins, une période de trois à six mois demeure la norme », avise-t-elle. À ce propos, le calendrier des mois de mai et juin 2024 de cette adresse en bois rond commence déjà à se remplir allègrement.
Danièle Bouchard observe également la venue d’une nouvelle clientèle au sein de son centre de villégiature. Notamment depuis que son équipe publie deux fois par semaine une publication sur les réseaux sociaux. « Cette stratégie, mise en place l’an dernier, aide à faire connaître notre produit auprès d’organisateurs qui recherchent un environnement abordable au cœur de la nature. Des organisateurs qui doivent de plus en plus composer avec un budget restreint », soulève la directrice des ventes.
Au pied des pistes de ski à la station Tremblant, l’hôtel Fairmont Tremblant observe un regain de réservation. « Particulièrement depuis l’annonce de l’ouverture de notre tout nouvel espace de bien-être avec terrasse, piscine extérieure ainsi qu’un circuit thermal », signale la spécialiste marketing et relations publiques de l’hôtel, Natalie Johnson. Des installations, précise-t-elle, qui s’inscrivent dans la tendance mondiale des séjours de type « bleisure », alliant affaires (business) et loisir (leisure).
À ce propos, pour la plupart des événements qui se déroulent lors des mois d’hiver, le client alloue généralement une matinée ou un après-midi au cœur de l’agenda pour la pratique d’une activité sur le site de villégiature. Certains de ces rendez-vous proposent également aux participants de prolonger leur séjour avant ou après l’événement. Une tendance plus liée à l’hiver qu’à l’été, ajoute Natalie Johnson. « On remarque aussi que les invités des événements relevant du marché associatif aiment être accompagnés des membres de leur famille lors de leur passage à l’hôtel. D’ailleurs, nous avons mis en place davantage d’espaces appréciés par les familles, tels que salle de jeux, salle de cinéma et coin lecture. La demande était là », souligne Natalie Johnson.
Bref, sans être la folie des deux dernières années, la clientèle affaires demeure au rendez-vous.