Pêche sur glace au parc de la Rivière-des-Mille-Îles!

Par Barrons-nous

Lundi matin, 10h, grand soleil. Nous arrivons au parc de la Rivière-des-Mille-Îles, oasis de nature située à cheval entre les régions de Laval et des Laurentides. C’est ici que nous avons rendez-vous avec Jean-François Boily, le directeur du marketing de ce plus grand espace faunique protégé de la région métropolitaine. « Bienvenue chez nous les amis ! Est-ce que vous êtes prêts ? » nous sourit-il. Nous sommes déjà venus visiter le parc à quelques reprises pour louer des kayaks et parcourir la rivière à la recherche des petites tortues d’eau douce. J’avais déjà été séduite par l’environnement verdoyant à seulement quelques kilomètres du centre-ville de Montréal. Cette fois, c’est sous un épais manteau de neige que nous allons découvrir l’espace. Pas de sortie en kayak cette fois-ci, nous nous essayerons à une activité originale et insolite pour nous : la pêche sur glace !

Nous arrivons au petit village de pêcheurs. Disposées sur la glace à quelques mètres des rivages, une dizaine de maisonnettes multicolores, en bois, forment un large cercle. Au milieu, des tables de pique-niques servent de point central. C’est ici que nous rencontrons notre guide de pêche, Michaël. Vêtu de son accoutrement d’hiver, ce jeune passionné, à la personnalité décapante, nous accueille comme si nous le connaissions depuis toujours. « Suivez-moi ! Nous allons passer la matinée dans le jaune ! ». Le jaune ? C’est ce petit chalet au toit rouge à la cheminée fumante tout au fond. Nous nous hâtons d’y entrer tant il fait froid dehors. Autour du petit poêle à bois, Michaël et Jean-François nous expliquent les objectifs de préservation fauniques et environnementaux du parc. Les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les mammifères profilèrent dans cet écosystème forestier exceptionnel, sauvegardé en toute sécurité. Quant aux poissons, les espèces ne manquent pas. Du brochet, du doré, du maskinongé, de la perchaude, de la barbue… Maintenant, reste à savoir si nous aurons la chance d’en pêcher quelques-uns aujourd’hui afin de les observer de plus près ! Peut-être aurons-nous la chance du débutant ?

Nous commençons par la mise en place des 10 brimbales, ces installations qui nous serviront de « canne à pêche ». Michaël s’occupe de la première, Jean-François de la deuxième… Les instructions sont simples, claires et devraient nous permettre d’installer la troisième sans encombre. D’abord, creuser le trou grâce à cette grosse foreuse capable de trouer les 2 pieds de glace qui se trouvent sous nos pieds. Ensuite, installer le premier manche en bois puis la partie supérieure qui sert de balance. Ici, il faut faire attention au sens du vent afin que le système de balancier ne se déclenche pas importunément. Il reste à planter l’appât (un petit poisson déjà mort appelé « mené ») au bout de l’hameçon et à descendre le fil de pêche jusqu’au fond de l’eau. C’est enfantin ! Répétez la manœuvre autant de fois que vous voulez mettre de brimbales. Nous ne tarderons pas à monter nos 10 structures car le vent glacial ne laisse aucun répit à nos mains congelées.

Ensuite ? Il suffit d’attendre patiemment la première prise… J’en profite pour aller prendre quelques photos des cabanes colorées qui tranchent magnifiquement avec le bleu du ciel. Soudain, l’un des pêcheurs bondi de la maisonnette verte. Le signal est lancé ! La brimbale s’active : signe que quelque chose sous la glace est en train de se régaler avec le mené. De loin, je l’aperçois sortir de l’eau un poisson brun et faire de gros signes avec ses bras en direction de la cabane. Un petit bonhomme d’une dizaine d’années sort de sa cabane rejoindre son papa en courant. « Mais qu’est-ce que c’est ? » s’étonne-t-il. Une chose est sûre : ce n’est pas un poisson ! Ou alors… un poisson avec des pattes ! Je les rejoins toute contente à l’idée de voir le butin. « Je crois que c’est un necture tacheté ! » lançais-je à mon tour. Non pas que je sois une pêcheuse avertie, loin de là, mais j’ai bien écouté la petite leçon que Michaël nous a faite à notre arrivée. Celui-ci qui d’ailleurs, ne tarde pas à nous rejoindre, confirme ma théorie. Il s’agit là d’une espèce de salamandre à 4 pattes vivant dans les fonds sédimenteux des rivières. Sa particularité ? Ses branchies rouges (ses « poumons ») sont situées tout autour de son cou comme s’il portait une collerette.

Nous nous relaierons tous les 6 pour admirer l’animal spectaculaire… rare et protégé ! « Normalement il faut les remettre à l’eau, mais celle-ci est particulière. Elle trouvera sa place dans notre nouveau Centre d’exploration afin de sensibiliser les futurs visiteurs ! » annonce Jean-François, ravi de cette pêche miraculeuse. C’est Chad, le petit garçon du pêcheur chanceux qui baptisera la mascotte. « Il s’appellera Anthony ! ». Pour le moment, nul ne sait s’il s’agira d’Anthony ou d’Anthonie… « Les biologistes du parc seront en mesure d’identifier son sexe dès qu’ils la verront » affirme Jean-François. Rassurez-vous, le necture tacheté sera chouchouté dans un nouvel environnement tout neuf par une équipe de professionnels passionnés qui ont à cœur le bien-être de leurs animaux. Dès lors, lorsque vous irez cet été au parc de la Rivière- des-Mille-Îles, allez donc faire un coucou à notre ami aquatique !

Et nous alors ? Pendant toute cette agitation autour cet événement rarissime, avons-nous réussi à attraper quelque chose ? Que nenni ! Les brimbales sont toujours aussi stoïques et n’ont pas bougé d’un poil. Heureusement que nous ne comptions pas sur la pêche du jour pour prendre le repas de midi ! Petite déception pour nous, mais je me console en me disant qu’il nous faudra revenir !

Nous passerons l’après-midi sur la patinoire extérieure située non loin de là. Sachez aussi durant l’hiver, le parc prête gracieusement les patins à glace. Avec ça, je ne vois plus aucune raison de rester chez soi ! Nous chaussons nos patins et partons découvrir la patinoire qui vient juste d’être surfacée.  N’imaginez pas qu’il s’agit là d’un petit ovale de glace… La surface est large et s’étend même sur un chemin glacé qui longue les rives du fleuve gelé. Je m’imagine déjà effectuer quelques pirouettes avant même d’avoir foulé la piste. Le soleil est encore de la partie et fait briller la glace sous mes pieds. Quelques hockeyeurs en herbe s’échangent une rondelle tandis qu’un petit couple déambule main dans la main.

Décidément, le parc de la Rivière-des-Mille-Îles a de quoi séduire et ce, peu importe les saisons. Déjà convaincue par l’été, me voilà sans surprise conquise par l’hiver…. Même sans poisson !

Par Barrons-nous

Barrons-nous c’est quoi ? Partir à l’aventure, prendre l’air, les voiles ou le large. « Barrons-nous » : Comme le cri du cœur de deux jeunes à l’esprit libre ayant tout quitté pour changer de vie. Tourner la page et surtout en ouvrir une autre, pour le meilleur. C’est aussi le besoin d’hurler au monde que réaliser ses rêves est possible même si cela implique de bondir très loin de sa zone de confort. « Barrons-nous » c’est la volonté de rassembler et de fédérer autour des mêmes valeurs, une communauté d’aventuriers sensibles à la découverte du monde et à l’enrichissement personnel basé sur le voyage. Barrons-nous c’est Harmony Le Reste et Florian Joyeux.