Par Barrons-nous
Le parc national du Mont-Tremblant… Ce parc emblématique de la région des Laurentides jouit d’une excellente réputation auprès des familles, sportifs ou groupes d’amis à la recherche d’un territoire naturel à explorer lors d’une fin de semaine. Magnifique endroit pour randonner, pédaler, pagayer, place incontournable pour les amateurs de faune sauvage, véritable paradis pour les photographes, le plus ancien parc de la Sépaq a décidément tout pour séduire. Mais de toutes les expériences que j’entends autour de moi, rares sont ceux qui se sont frottés aux sentiers de ce parc sous les flocons de l’hiver. Que diriez-vous de nous y accompagner ?
Nous arrivons au parc national du Mont-Tremblant aux alentours de 15 h 30. Nous roulons sur l’unique route menant au Centre de Découvertes où nous avons rendez-vous avec Marie-Eve, la responsable technique du parc. Le chemin est bordé d’une dense forêt de sapins recouverts d’un épais manteau neigeux. Derrière eux, dans les hauteurs, les cimes des montagnes blanches nous offrent un paysage fabuleux. La nature à l’état pur.
Une fois stationnés, nous nous rendons au Centre à quelques centaines de mètres de là. La température est glaciale. Nous sommes heureux de rentrer nous y réchauffer. Ici, nous récupérons les clés de notre logement pour les deux prochaines nuits. Nous dormirons dans le chalet nature nommé « Hêtre » près du Lac Chat. « Surtout, tendez l’oreille cette nuit ! Certains clients nous disent avoir entendu hurler la meute de loups qui siègent juste derrière la montagne face à votre chalet » nous annonce Marie-Eve. Nous sommes prévenus ! Cette nuit, nous dormirons sur une oreille en espérant entendre la meute… mais le plus loin possible tout de même !
Ensuite, c’est le moment d’écouter avec attention les quelques consignes de sécurité et de bons usages. Nous en profitons pour en apprendre un peu plus sur le rôle du parc. Sachez qu’en plus d’être un excellent terrain de jeu pour tous les amateurs de plein-air, le Parc national du Mont-Tremblant a une mission d’une extrême importance puisqu’il s’agit de conserver et de protéger l’environnement dans lequel nous évoluons. L’enjeu principal est de trouver l’équilibre idéal pour que l’affluence des visiteurs ne nuise pas à la faune et à la flore sauvage qui les entoure.
Certaines petites règles très simples à mettre en place ont d’ailleurs vu le jour afin d’encourager les bons comportements tels que « rester dans les sentiers balisés » ou « ne pas nourrir les animaux ». Même si cela peut sembler être du bon sens pour certains, il est toujours utile de rappeler que c’est nous, les humains, qui sommes garants de la protection de cet écosystème fragile afin que les enfants de nos enfants puissent un jour en profiter à leur tour. Alors grâce à nos petits gestes, continuons de protéger les loups, les castors et les ours noirs du Québec… Mère Nature nous en remerciera ! Fin de la parenthèse éco-responsable, nous filons nous installer !
5 petites minutes plus tard, nous arrivons sur le stationnement de notre chalet. Imaginez une petite construction en bois au milieu des sapins enneigés ? Nous y sommes ! Une vraie cabane au Canada rien que pour nous.
À l’intérieur, un petit foyer au propane qui réchauffe déjà la pièce centrale donne un côté chaleureux auquel je suis sensible. Une petite cuisinette, une salle de bain avec douche et WC, 4 couchages… le lieu est idéal pour accueillir confortablement une petite famille. Les ouvertures vers l’extérieur sont nombreuses et donnent sur une nature brute et envoûtante. Je suis charmée par ce côté rustique et confortable.
Et devinez quoi ? Le réseau téléphonique est inexistant ! Ce n’est pas toujours évident de se couper du monde et des notifications de son téléphone intelligent mais après tout, ce n’est que deux jours, nous allons survivre ! Profitons-en pour jouer aux cartes et lire un bon livre au coin du feu avant de prendre le souper. Au menu ce soir ? Pâtes au thon et pommes chinoises. Tout un régal.
Après une nuit plutôt courte dans une noirceur totale et un silence absolu (malheureusement, pas de hurlements de loups à déplorer !) nous sommes de retour au Centre de Découvertes pour y rencontrer Eric, l’un des naturalistes qui exerce depuis plus de 20 ans dans le parc. Autant dire qu’il connaît tous les recoins comme sa poche… ou presque ! « Comment veux-tu que je connaisse tout ? Le parc a une superficie de plus de 1 500 km² ! » ironise-t-il. Ah oui… vu comme ça !
Pour ce matin, il nous emmène jusqu’au point de vue de La Roche pour un parcours de randonnée guidée d’environ 5,2 km (aller-retour). Nous chaussons nos raquettes et c’est parti pour environ 2h30 de marche. La première partie du sentier est une pente assez douce. Les arbres sont hauts et la neige est abondante.
Quelques petites traces par-ci par-là témoignent de la présence animale abondante dans le parc, même en hiver. S’ensuit une montée plus abrupte, idéale pour faire travailler notre cardio et nos cuissots ! Je fais tomber la veste rapidement malgré le froid. Quelques petites pauses pour reprendre nos esprits sont nécessaires, parfait prétexte pour prendre le temps d’admirer le décor dans lequel nous progressons. Nous arrivons au sommet environ 1h30 plus tard, soulagés.
Malheureusement, la vue tant espérée est complètement bouchée. Nous faisons littéralement face à un mur blanc ! Voilà une bonne raison de revenir une prochaine fois ! L’ambiance est cependant magique. Tout est très calme. Le temps semble s’arrêter. Soudain, de gros flocons se mettent à tomber du ciel. Quelle poésie magnifique.
Notre après-midi s’annonce plus calme jusqu’au coucher du soleil. Nous explorons les abords de la route principale qui nous offrent quelques jolis points de vue sur les rivières avant de rentrer tranquillement pour notre deuxième nuit sous les étoiles. Toujours pas de hurlements de loups pendant la nuit malheureusement, mais ce matin, nous sommes réveillés par la lueur d’un soleil levant ! Super !
Le ciel blanc de la veille a laissé place à un ciel magnifique et dégagé. Ni une, ni deux, sachant que les premières lumières du jour sont les plus belles à photographier, nous sautons dans nos combinaisons. Le lac Chat est à quelques mètres seulement du chalet mais j’avance lentement car j’ai de la poudreuse jusqu’aux genoux. La neige brille si fort que j’ai l’impression d’avoir des milliers de paillettes dans les yeux. Je vous laisse contempler ces quelques images que j’ai pu prendre à cet instant, les plus belles de notre séjour.
C’est déjà terminé. Les valises sont déjà chargées dans la voiture. Un dernier petit coup d’œil dans le rétroviseur avant de quitter le parc. Nous rentrons à Montréal, sereins, heureux et avec une seule envie : partager avec nos amis notre aventure au parc national du Mont-Tremblant en hiver pour leur donner envie à leur tour d’y retourner. Et qui sait ? Peut-être auront-ils la chance d’y entendre les loups hurler ? 😉
Barrons-nous c’est quoi ? Partir à l’aventure, prendre l’air, les voiles ou le large. « Barrons-nous » : Comme le cri du cœur de deux jeunes à l’esprit libre ayant tout quitté pour changer de vie. Tourner la page et surtout en ouvrir une autre, pour le meilleur. C’est aussi le besoin d’hurler au monde que réaliser ses rêves est possible même si cela implique de bondir très loin de sa zone de confort. « Barrons-nous » c’est la volonté de rassembler et de fédérer autour des mêmes valeurs, une communauté d’aventuriers sensibles à la découverte du monde et à l’enrichissement personnel basé sur le voyage. Barrons-nous c’est Harmony Le Reste et Florian Joyeux.