Au moment où on arrive au Mont Avalanche, on entend les cris de plaisir des parents et des enfants. Le ton de la journée est donné. Pour commencer notre échauffement, on descend quelques fois la pente école. Le tapis magique monte dans la forêt, entre les rochers et est entouré de toutous. C’est le plus amusant qu’on ait vu à ce jour. La pente école est courte, mais le virage au milieu permet aux débutants d’apprendre plus vite les techniques de base.
C’est à ce moment que je fais un grand constat : ma fille n’aime pas la pente école. Elle déteste ça. C’est trop court, ça ne va pas assez vite. C’est ennuyant à mourir pour elle. Elle se fâche sans arrêt. Alors que pour son grand frère, c’est sécurisant et valorisant. Il a le contrôle et il se sent en confiance. Il a le sourire aux lèvres. Je me dis que les grosses pentes devraient bien se passer, mais non. C’est là qu’il perd à nouveau confiance alors que sa sœur s’amuse comme une folle. Je suis foutue, je ne pourrai pas gagner…
Après de multiples « Je suis pas bon! J’aime pas le ski! Je suis trop fatiguéééé! » on prend la pause dîner. De toute façon, c’est ce que préfère fiston dans la journée. La grande salle est remplie de familles et de groupes. Ça grouille de partout mais ce n’est pas bruyant. Je les envie même avec leurs bonnes salades de pâtes maison qu’ils partagent. Et je suis contente de constater que je ne suis pas la seule à avoir laissé mes enfants en pyjama sous leur habit de neige. On est dimanche après tout!
Pendant le dîner, le mononcle qui nous accompagne sort le grand jeu. Il montre la vidéo d’Alice qui a beaucoup de plaisir sur les pistes, il répète à plusieurs reprises à quel point elle était bonne. Et autour d’une poutine, il discute avec fils pour lui faire promettre qu’il va essayer pour vrai et qu’il va s’amuser.
J’ai peu d’espoir pour la suite de la journée. Je vois déjà mes enfants à la garderie et mon frère et moi qui profitons un peu des pistes seuls. (Oui oui, une garderie! Le week-end, pour 5 $ de l’heure par enfant, vous pouvez les laisser dans un local plein de jouets quand ils sont rendus trop fatigués. Pas besoin de réserver!) Mais le miracle se produit. Fils fait son show pour la caméra du mononcle, oublie qu’il fait du ski et a enfin du plaisir. On continue à faire « une dernière descente » pendant plus de deux heures.
À la fin de la journée, ils ont eu tellement de plaisir que fille a fait une crise monumentale. « Je veux aller en hauuuut! Je suis pas fatiguéééeeee! ». Moi aussi j’ai eu un beau coup de cœur pour le Mont Avalanche. Certes, pour le moment de fierté que j’y ai vécu, mais aussi pour la vue en haut, pour son isolement des autres montagnes qui la rend plus authentique, pour son unique télésiège qui fait qu’on peut toujours se retrouver facilement quand on est un groupe, pour sa location de harnais et surtout, surtout, pour son service de garde qui peut sauver la journée de tous les parents. Quand on sait qu’on a un filet de sauvetage, on est tellement plus patients!
Et voilà, c’est la dernière montagne de notre tournée. Il y a un mois, les enfants ne savaient pas faire du ski. Ma mission était de vous faire découvrir cinq montagnes familiales. C’était aussi de faire aimer le ski à mes enfants, ce qui était loin d’être gagné d’avance. Mais je peux dire avec fierté : mission accomplie!
Note : La montagne offre aussi une belle piste de raquette pour monter jusqu’en haut ainsi qu’un réseau de ski hors-piste. Le village de Saint-Adolphe-d’Howard est magnifique avec son lac en plein centre qui est situé à quelques mètres des pistes. Sans doute la montagne la plus accessible d’un village de toutes les Laurentides. Finalement, le sentier des toutous n’est pas pour les petits. Vous devriez la tester avant d’emmener vos petits skieurs, surtout dans des conditions printanières.
Pascale Langlois, blogueuse scouich.com
Qui est Pascale Langlois, cliquez ici.