Depuis plus de 30 ans, la formule congrès évolue sous plusieurs formes dans les Laurentides, s’adaptant aux tendances et aux besoins changeants des organisateurs et des participants. À l’aube de 2025, quatre membres de Tourisme Laurentides Affaires partagent leurs observations sur l’évolution de ce secteur clé, mettant en lumière les innovations, les défis et les opportunités qui façonnent l’avenir des événements professionnels dans la région.
Place au « bleisure »
« Le « bleisure » n’a jamais été aussi tendance au sein des événements », signale Natalie Johnson, spécialiste marketing et relations publiques du Fairmont Tremblant. Peu importe le type de rendez-vous qui a lieu sous le toit d’un des plus vastes centres de congrès des Laurentides, ces derniers ne se limitent plus aux horaires rigides des présentations et des pauses café, note-t-elle.
« Plus du quart des événements vont désormais inclure des expériences enrichissantes, axées sur le bien-être et les loisirs », indique Natalie Johnson. Raison pour laquelle son établissement de 312 chambres multiplie les suggestions d’expérience tels que des rassemblements sous un dôme hivernal, des après-skis de groupe, des sessions de yoga, des ateliers de vins. En été, ce sont les marches guidées en forêt, le golf, le vélo et les ateliers en plein air qui prennent la relève au sein des programmations.
Soulignons que le Fairmont Tremblant, qui propose plus de 22 000 pieds d’espaces congrès, vient d’être reconnu comme le deuxième meilleur centre de villégiature au Canada lors des Condé Nast Traveler Readers’ Choice Awards 2024.
Prolongement de séjour
Qui dit « bleisure », dit aussi prolongation du séjour, renchérit Carole Tétrault, directrice des ventes au Manoir Saint-Sauveur. « Au moins un congressiste sur cinq décide de prolonger son séjour à l’hôtel, surtout si la tenue de l’événement se rapproche de la journée du vendredi », remarque-t-elle. Elle tient d’ailleurs à souligner qu’un 2e circuit thermal a été ajouté dans la cour arrière de l’établissement de 250 chambres. Déjà très appréciée par la clientèle congrès, cette infrastructure qui a coûté 2 millions de dollars peut accueillir jusqu’à 30 personnes à la fois, indique-t-elle.
L’heure de la pause et des repas
Outre les activités en marge du congrès, les pauses sont, elles aussi, de plus en plus imaginatives, avise Carole Tétrault. « Des stations gelato, un service café et chocolat chaud avec un barista, des bars à pommes ou notre fameuse planche à neige couverte de charcuterie ou autres gâteries, l’imagination est au rendez-vous pour égayer ce temps de repos entre deux présentations », constate-t-elle.
Bien que les petits-déjeuners, les lunchs et le banquet de fermeture sont généralement servis au sein de son établissement, plusieurs organisations prévoient du temps libre pour un souper à l’extérieur. « Notre proximité avec le centre-ville de Saint-Sauveur constitue un atout non négligeable. Ce facteur fait la différence pour plus du tiers des organisations qui sélectionnent notre destination », admet-elle.
Cette professionnelle, qui cumule plus de 20 années auprès de la clientèle congrès, observe un autre changement de comportement majeur au sein des congrès. « L’alcool cède de plus en plus sa place à des jus, du kombucha et divers mocktails », soutient Carole Tétrault.
Provenance de la clientèle
Si le Grand Montréal représente à plus de 75 % de la clientèle congrès qui visite les salles du Manoir Saint-Sauveur, il en est tout autre au Camp de Base Tremblant. Depuis l’après COVID, ce sont principalement des organisations hors Québec qui sélectionnent cette destination congrès, située au pied de la montagne. « Plus de 70 % de notre clientèle congrès provient de Toronto, mais aussi des États-Unis », révèle Valérie Roy, directrice centre des congrès à l’Association de villégiature Tremblant. Un exploit, dit-elle, qui repose en grande partie sur le travail hors-pair de tous les représentants de la destination.
Ces organisations hors Québec, dont plusieurs évoluent dans les secteurs financiers, de la construction, de la santé et du milieu universitaire, disposent d’impressionnants budgets, insiste-t-elle. D’ailleurs, la durée moyenne des événements présentés au Camp de base varie aisément entre trois et cinq jours.
Au printemps 2021, les salles et le foyer du Camp de Base ont complètement été revitalisés. Ce nouveau look, jumelé à une généreuse fenestration, fait aussi partie de la recette gagnante, ajoute Valérie Roy. Répartie sur deux étages, l’infrastructure peut accueillir jusqu’à 400 personnes en formule banquet (500 en formule cocktail). « Le camp de base peut même recevoir jusqu’à 700 personnes si toutes les salles sont utilisées en même temps », avise-t-elle.
La touche urbaine
L’Impéria Hôtel et Suites, à Saint-Eustache, tire, lui aussi, son épingle du jeu auprès de la clientèle réunions et congrès. Bien que l’établissement accueille généralement des réunions d’un jour, les congrès de deux à trois jours représentent le tiers de ses revenus affaires.
Contrairement aux destinations situées en villégiature, cet hôtel des Basses-Laurentides accueille principalement une clientèle affaires locale. « Ce sont principalement des organisations des Laurentides, de Lanaudière et de Laval qui optent pour notre adresse », indique Cindy Lafrance, directrice de l’hébergement au groupe Impéria.
Depuis son ouverture en 2007, l’établissement de 75 chambres séduit la clientèle affaires en raison de sa proximité de l’autoroute 640, son stationnement sans frais et ses tarifs très concurrentiels. « Notre grande salle de l’hôtel suffisamment spacieuse pour 225 personnes en banquet (et modulable en trois parties) est devenue un lieu recherché par les organisations du milieu financier, du commerce du détail, des affaires autochtones et du gouvernement. Sans oublier une importante clientèle en quête d’un endroit paisible et favorable pour les négociations syndicales », conclut-elle.
Comme quoi, dans les Laurentides, il y a un produit congrès convent à tous les types de clientèle.